Transcription
[1 r] Cette Lettre vous sera remise, Monsieur le marquis, par un de vos confrères dont l’amitié me console et m’honore. J’ai pensé que ce seroit un motif de plus, pour que vous voulussiez bien vous en occuper un moment.
La compagnie de m. Perrache m’a fait le triste honneur de me confier la direction de la plus désastreuse des entreprises. Parmi les propriétés qui en dépendent, sont des terrains contigus à la ville de Lyon, conquis sur le Rhône dont nous avons changé le cours, que la Saône submerge dans ses débordemens, et à l’humidité desquels on attribue les fièvres qui regnent en été dans les paroisses limitrophes. En attendant que les circonstances nous permettent de les élever au dessus des hautes eaux, on nous a proposé des fours à épurer le charbon de terre comme le moyen le plus propre à rétablir la salubrité de l’air. Nos médecins consultés n’ont pas été d’accord. On [1 v] avoit du le prévoir. Je prens la liberté de mettre la question sous vos yeux. J’y joins la solution donnée par un des associés à l’épurement du charbon, en vous priant de demander à l’académie des sciences un avis qui terminera notre incertitude sur un objet vraiment important, puisqu’il intéresse la santé des citoyens de la seconde ville du royaume.
Agréez, je vous prie l’hommage des sentimens respectueux d’estime et de considération avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur le marquis, votre très humble et très obéissant serviteur,
Le Cte. de Laurencin.
aux travaux Perrrache, à Lyon
ce 8 7bre 1783.
[2 r vierge]
[2 v vierge]