Transcription
[1 r] Je ne crois pas, Monsieur qu’il faille accorder aucun fonds pour les réparations du canal souterrain. Sans le respect que j’ai cru devoir à l’opinion d’un très grand nombre de persones éclairées qui admirent encore l’idée du canal souterrain, <[... ?]> il y a deja du tems que j’aurais proposé à M. Turgot de prononcer la suppression de ce canal. Mais j’ai cru qu’il valait mieux attendre qu’on <cu [?]> scut quel autre projet on pourrait y substituer.
Il est trés probable que la communication de l’Oise avec l’Escaut par la Sambre aura la préference sur toutes les autres. J’apprends dans ce moment par une lettre de M. de Brie qu’il y a deux manieres très possibles et peu dispendieuses de faire cette jonction. Je crois qu’on peut être sur de ne <pas> manquer pour aucune des deux.
[1 v] Quant aux fonds nécessaires pour la construction voici quelle est mon idée dont j’ai deja prevenu M. Turgot. La foret de Mormal qui est sur les bords du canal projette rapporte <170lt> 170 000lt. Ainsi ce serait la même chose pour le roi de donner pour ce canal 170 000lt sur les fonds des canaux, ou d’y consacrer le produit de la foret de Mormal. Or on trouverait facilement une compagnie qui se chargerait de la construction du canal en lui abandonnant pour un tems l’exploitation de la foret, et come vous savez que les forets du domaine sont communement très mal administrées, il arriverait si <les> la compagnie etait bien composée que la foret <serait p> se trouverait améliorée en sortant de <leurs [?]> ses mains. <Si o> On pourrait même sans nuire à la forêt y permettre quelques coupes extraordinaires qui accelereraient la construction du canal. Un gage come cette foret <[... ?]> engagée pour une certain tems donnerait à une compagnie |la facilité| d’avoir des fonds à bon marché. <E> Pendant le tems qu’elle construirait le canal elle ferait exploiter dans [2 r] la foret les bois <d> propres à la construction, et les bois qu’on pourrait ensuite amener à Paris par le canal auraient une valeur au moins plus grande d’un tiers que celle qu’ils ont.
Si M. Turgot approuvait cette idée il faudrait dès a présent envoier sur les lieux un home sur qui pût donner sur l’état actuel <de la foret> de la foret de Mormal, sur les coupes extraordinaires qu’on peut y faire, enfin sur tout ce qui a rapport à son exploitation des connaissances suffisantes pour juger à quelles conditions on peut l’abandonner à la compagnie qui se chargerait du canal de Picardie.
Vous connaissez, Monsieur, le respectueux attachement que je vous ai voué.
Le Mis de Condorcet.1Paraphe soulignant.