Transcription
[1 r] Je vous envoye ; mon cher Confrere, une lettre que je reçois de M.r Dombey de Rio=Janeïro en date du 12. aoust ; je vous prie de vouloir bien en faire part à l’academie qui prend trop d’interêt à cet interessant voyage pour ne pas la rassurer sur les justes craintes qu’on a eu d’en avoir perdu tout le fruit. J’aurois eté la porter moi même si ma santé me l’eut permis, mais la goute me tourmente toujours un peu.
On ne peut voir sans interêt le zele de M.r Dombey qui depuis longtems à la mort est beaucoup plus occupé de ses caissons que de luy même. Ses premieres pensées sont pour sa collection, et la derniere est sa santé. J’espere cependant qu’il vâ retrouver des forces à terre ; il paroît que son plus grand [1 v] mal à présent est le scorbut, et il aura trouvé du soulagement à terre, et des soins qui luy donneront la force de nous revenir. Je commence à l’esperer et le desire vivement. Je vous serai obligé de me renvoyer la lettre dont j’ai besoin pour suite de Correspondance.
Vous connoissez, mon Cher Confrere, la tendre et fidele amitié que je vous ai vouée, et dont j’ai l’honneur de vous assurer pour la vie.
ce 29. aoust 1785.