Des lettres que Lagrange échangea avec Condorcet, il ne nous reste que les siennes. Il est probable qu’à l’époque de la Terreur, où il ne fut pas sans inquiétude pour lui-même, il se décida par prudence à détruire celles que lui avait écrite le célèbre girondin. L. Lalanne, Oeuvres de Lagrange, tome quatorzième, Paris, Gauthier-Villars, 1892, p. x.

Dans IDC 2272 du 19 octobre 1773, Lagrange affirme " il y a bientot dix ans que j'ai eu le bonheur de faire votre connaissance à Paris".

[CG] Le rapatriement des lettres de Condorcet par Lagrange en 1787 reste une hypothèse assez vraisemblable. On a même un exemple de manuscrit de d'Alembert (controverse avec Euler) envoyé à Berlin en 1752 et que l'on a retrouvé dans les papiers de Lagrange à la BI (voir Œuvres complètes de d'Alembert, vol. I/4a, p. 251-253). Visiblement, Lagrange n'a pas voulu laisser à Berlin certains documents. Par ailleurs, Condorcet a non seulement été exclu de l'Académie de Berlin mais aussi de celle de Saint Pétersbourg à peu près au même moment et avec le même reproche de républicanisme.